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Lettres de Lulu
27 décembre 2020

Sorel, novembre, 2020 Chère beauté, Me voilà à

enfants

Sorel, novembre, 2020

 

Chère  beauté,

 

Me voilà à t’écrire afin de te prier de bien vouloir revenir parmi nous. Tu t’es enfui tout

lentement, au point de ne pas s’apercevoir de ton départ, en nous laissant devant un

spectacle triste à regarder. Pourtant dans le passé, tu étais tantôt dans un dimanche d’été ,

au parc avec un pique-nique et au son de la fanfare. Tu as aussi fais parti de tous ces étés

où les enfants se contentaient de regarder les étoiles en mangeant des bonbons à cinq

cents. Mais voilà qu’aujourd’hui, on se doit de te chercher au travers ces laideurs que

sont devenus nos passe-temps. Je te soupçonne de ne jamais être bien loin mais saches ma beauté que tu peux te permettre de t’imposer car il y a toujours quelqu’un quelque part qui lève les yeux de sur son écran pour te  reconnaitre et s’émerveiller. Et oui, tu me diras que tu m’as laissé d’autres spectacles à regarder mais jamais ils n’égaliseront ta splendeur et ta joliesse. Que sont devenues toutes ces mains qui travaillaient la dentelle? Que sont devenus tous ces ouvriers qui travaillaient le bois? Il fût un temps où tu te trouvais dans presque  chaque maison tandis qu’aujourd’hui tu t’en tiens qu’à l’essentielle. Chère beauté, je te prie de me croire, ton retour parmi nous ne ferait  que rendre notre vie beaucoup plus supportable. Je me souviens d’un temps où ta simplicité était belle à voir. J’ai aussi un très bon souvenir du moment  dans ma vie où je t’ai découvert , je t’ai alors apprivoisée jusqu’à te désirer le plus souvent possible dans mon quotidien. Comment je te reconnais?  Tu me procures  un sentiment de bien-être, de calme. Je sais aussi que tu vibres avec l’harmonie, le beau, c’est pourquoi je te promets de tout mettre en place pour que tu te sentes la bienvenue le plus possible. Oui je sais, il m’est arrivé  de te faire disparaître avec de faux-semblants mais sois assuré que je m’en suis voulu. Oui j’ai changé, je t’ai longtemps confondu avec le spectaculaire, ça a pris du temps avant que je comprenne que tu peux être partout, à condition de savoir te  reconnaître à ta juste valeur. Je te l’accorde, mon opinion sur toi c’est transformée au fil du temps et c’est tant mieux car je ne te cherche plus aux mêmes endroits car c’est toi qui  m’as appris à te chercher même dans la laideur. C’est aussi cette laideur qui te fait briller davantage. Par-contre je peux te dire aujourd’hui que même si tu peux  parfois sembler loin des yeux, il ne suffit que de demeurer centré sur les petites joies de la vie  et voilà que tu  arrives. Parce que tu fais parti des mille et un petits bonheurs qui habillent ma vie, je te prie de ne jamais me quitter.

Pour terminer, je veux te dire que si tu me promets de demeurer dans ma vie jusqu’à la fin de mes jours, je ferai en sorte de te garder une place à chaque  matin.

Sincèrement, une adepte de toi

Lulu

 

 

 

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